Historique

Le cadre

Prix-lès-Mézières est bâti à 155 m d'altitude, sur la rive gauche de la Meuse, à la confluence des ruisseaux du Marbay, des Rejets et du fleuve Meuse. De douces collines, couvertes de vergers et de bosquets, s'élevant à 190 m, surplombent la localité. Prix est un village-rue, la chaussée principale est encadrée par de larges usoirs. Au nord-est, la plaine de Prix-lès-Mézières reste une zone champêtre, bucolique, préservée et coincée entre Prix et l'autoroute. Au sud, la vieille route de Paris , via Launois, traverse le lieu "L'As de Trèfle". A l'ouest, la vallée des ruisseaux des Rejets permet l'accès à l'abbaye des Sept Fontaines à Fagnon. Le ruisseau des Rejets prend sa source au bois de la Hamelle, près de Fagnon. Le peu de déviation à son cours a engendré quantité de méandres de divagation, d'étangs, de marais, de fagnes, d'où le nom de "Fagnon". Sous l'ancien régime, les crues des ruisseaux des Rejets et de la Sormonne rompent la communication entre Prix et Belval, localité dépendante de la paroisse de Prix.

L’œuvre des moines

Prix-lès-Mézières est une œuvre de monarchisme occidental. Les moines savent tirer profit de l’eau et développer ainsi l’économie locale. Les bénédictins, vivant sous la règle de Saint-Benoît de Nursie, s’installent tôt sur le cours de la Meuse. En 762, ils fondent le Prieuré des Manises près de Revin, en 887, celui de Donchery et en en 1066 celui de Prix-lès-Mézières.Ils pêchent, cultivent les terres limoneuses, construisent des moulins. Par ailleurs, ce clergé régulier, parfois étranger, ici d’abbaye comme celle de Saint-Hubert ou de Prûne, assure la cohésion de la chrétienté. Ils font fi de la frontière Mosane et vont du Saint Empire Romain Germanique en France, et inversement sans trop de problèmes. Ils gênent le clergé régulier local, plus ou moins étouffé par la puissance bénédictine tant spirituelle que temporelle. En 1794, La terreur met un terme au fief bénédictin de Prix. Le prieur est arrêté et enfermé au Mont-Dieu, l’ancienne Chartreuse. Mais l’élan protoindustriel est lancé.

Les laïcs prennent la suite.D’ailleurs, les guerres de la révolution et de l’empire donnent du travail aux Pirisiens. Il faut toujours plus de canons et de fusils. Après un passage à vide de 50 ans (1836-1890), Prix renoue avec l’activité industrielle profitant de l’essor du chemin de fer mohonnais, de la clouterie Lefort, des brosseries et fonderies carolopolitaines. La grande guerre endeuille quelques familles. Celle de 1940 touche moins cruellement la population. La fin du 20ème siècle est marquée par une explosion économique et démographique. En un siècle, la population passe de 376 Pirisiens à 1426 ! La zone d’activités de la poterie est le reflet du renouveau pirisien, s’inscrivant dans un cadre départemental, en attirant des services ardennais, tels le S.D.I.S et la R.D.T.A.

L'église

L'église de Prix-lès-Mézières est élevée sous le Premier Empire. Autrefois, la chapelle du prieuré accueillait les paroissiens pour les offices. Elle se trouvait au nord de l'église actuelle qui ne date que de 1806. Le propriétaire de la chapelle bénédictine, nommé Berthe, l'a fait démolir en 1805 pour faire bâtir, à ses frais, la nouvelle église paroissiale. Berthe possède aussi les moulins. Le 30 juillet 1917, les Allemands emportent les deux cloches jumelles, datant de l'an 1402. Elles avaient été fondues pour le prieuré de Prix.

Sur la place de l'église, une niche votive orne la façade datée "1811". Là se trouvait abritée la statue de Saint-Sulpice le patron de la paroisse.

Le Moulin

Au travers des âges, les moulins ont forgé la renommée de la périphérie de Prix. Le moulin ci-contre a été un ancien moulin de farine, actuellement moulin à couleur, puis maison d'habitation. Si vous souhaitez en savoir plus sur les moulins à couleur dans les Ardennes, nous vous conseillons de vous reporter à l'excellente étude de Michel Coistia, publiée il y a quelques années aux Editions Terres Ardennaises.

Le Lavoir

Graffitis anciens sur le lavoir de 1835 : aux baies du lavoir, quelques noms se trouvent gravés dans la pierre : R. Voirin, Billaudel ( Les Billaudel brassaient la bière à Clavy-warby ), Raymond Sarrazin, Picard, Marcel Renaudin ( Les Renaudin étaient une vieille famille de tanneurs de Mézières ), René Huart ( un de ses parents est mort durant la Grande Guerre ), R. Bonifait et Albert Steinmetz.

Professions et nombres de personnes dans chaque métier à Prix-lès-Mézières en 1836 : armuriers 22, limeurs 12, ferronniers 7, cloutiers 6,cultivateurs 6, chaîniers 5, domestiques 5, aubergistes 4, couturières 3, lessiveuses 2, scieurs de long 2, tisserands 2, berger 1, bourrelier apprenti 1, cantonnier 1, charpentier 1, cordonnier 1.

La Chapelle Saint-Hilaire

La chapelle Saint-Hilaire, édifiée en 1804, localise dans un cadre champêtre, le site disparu du Guilloy, ville disparue. Elle est aussi la destination d'un petit pèlerinage.

La voie romaine traverse Mézières

La voie romaine traverse la plaine de la Warenne où justement existe toujours, "le chemin des Romains". Puis, elle court ensuite en direction de Saint-Laurent et Gernelle, en respectant un axe ouest-est et en traversant Mézières. Elle rencontre la Semois belge à Membre.

La gare

En 1908, il est construit une gare de type WMM (Wasigny-Mézières-Mohon). Le rez-de-chaussée comprend une salle d'attente, un bureau et une cuisine. L'étage est réservé à deux chambres. En 1909, la compagnie des Chemins de Fer Départementaux siège au 10 de la rue Jacquemart-Templeux à Charleville. Le conseil d'administration est présidé par Francois Baêrt résidant au Mans. Caudrelier est alors l'ingénieur contrôleur de la ligne Wasigny-Mohon. En juillet 1911, en partant de Wasigny à 5h36 du matin, on déscendait en gare de Prix à 7h20. Et, en prenant le train à Mézières à 5h30, on arrivait à Prix à 5h36. La ligne de Wasigny-Mézières-Mohon est longue de 45 km 660 en 1913. Du 25 août 1914 au 2 mars 1919, le service commercial de la ligne Signy-Place/Mézières est suspendu. Apres La Grande Guerre, les ateliers de wagonnage de Prix sont créés par les ministères des Régions Libérées pour la reconstruction des régions libérées. Les ateliers sont exploités par Baert et Verney, titulaires du marché de reconstruction. Plus tard, les ateliers produiront les automotrices Baert et Verney du type S.C . Pour plus de renseignements sur l'ancienne gare de Prix, nous vous conseillons de consulter le livre " L'oeuvre des moines de Saint-Hubert" éditée par la mairie de Prix-Les-Mézières.